Le canyon de Cotahuasi

Après la vallée des volcans, nous rentrons à Arequipa. Petit détour forcé et direction l’hôpital pour le petit check-up cardiaque d’Alexia. Depuis le Chachani des douleurs au cœur on fait leurs apparitions. Nous soupçonnions une angine de poitrine, enfin internet le soupçonnait. Mais après quelques jours de test, RAS. Et rassurez-vous, depuis, plus de douleur. On peut donc repartir vers de nouvelles aventures. Et ça tombe bien, car en plus de hautes montagnes pas trop difficile à gravir, la région d’Arequipa compte également les deux canyons les plus profonds du monde. Rien que ça ! A ma gauche le Colca, le plus célèbre et évidemment le plus touristique. A ma droite le Cotahuasi, le plus profond, le plus reculé et le plus calme. Notre choix est vite fait, direction le canyon de Cotahuasi, à 12 petites heures de bus.

 

Le trajet est abominable. La route comptabilise plus de nid de poules que de plat. Nous sommes à l’arrière et étrangement le bus semble manquer de suspensions. Les secousses sont violentes et arrachent des plaintes régulières aux passagers derrière nous. Enfin nous arrivons au petit matin, heureux de pouvoir s’étirer.

Eglise de CotahuasiVente de fruit à Cotahuasi

Nous découvrons le village de Cotahuasi, très tranquille. Les chevaux montés par de fiers cavaliers concurrence les 4×4. Les locaux sont très accueillants et ne sembles pas surpris d’avoir « encore » à faire à des Français. Ils sont légions ici semble-t-il ! Le soir nous prenons un combi en direction du petit village de Charcana. Comme souvent plus de monde que de sièges. Nous accueillons sur nos genoux la petite Milagre, très bavarde. Trop bavarde. Luc ne tient plus et sombre dans un profond sommeil.
A la nuit tombée nous arrivons au village et prenons place dans le seul hôtel du coin.
Le lendemain nous bouclons nos sacs et réalisons que nous n’avons pas d’eau. Les tiendas sont toutes fermées, mais la propriétaire de l’hôtel nous dégotte une petite bouteille d’eau. Elle devrait faire l’affaire.

Femmes andine

Nous prenons la route en compagnie de locaux qui se rendent à leurs champs avec vaches et ânes. Les paysages sont magnifiques et la chaleur torride. La vue sur le canyon est exceptionnelle. Nous faisons une petite pause à l’ombre d’une sorte d’oratoire et là surprise, l’eau que nous avons achetée s’avère être du Pisco, l’eau de vie Péruvienne. Autant dire que ça ne désaltère pas beaucoup. Nous reprenons le chemin dans l’espoir d’arriver rapidement au prochain village. Une petite heure plus tard nous voilà à Picha où nous trouvons enfin de l’eau fraîche.

Canyon de Cotahuasi

Nous repartons et entamons la longue, très longue descente qui doit nous mener tout en bas du canyon. La chaleur est épouvantable et le chemin particulièrement poussiéreux. En fin d’après midi nous arrivons finalement au petit village de Quechualla qui baigne dans une moiteur tropicale. C’est ce qui fait la particularité de cet endroit. Ici, au milieu des montagnes arides poussent oranges, goyaves, raisins, papayes…. un véritable paradis. Et le village est un havre de paix. Des canaux d’irrigation traversent les rues et au-dessus, des treillis supportent des vignes qui donnent une ombre bienvenue. Nous sommes accueillis par Raphaelo, avec qui nous discutons toute la soirée autour de quelques verres de Pisco et de vins maison. Un moment très agréable, Raphaelo étant l’un des rares Péruviens que nous ayons rencontré avec qui nous pouvons parler d’écologie, de peine de mort ou de fabrication du Pisco.

Quechualla

Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons un petit-déj’ royal; café, oranges et mangues du jardin, fruits secs, puis nous partons découvrir les alentours. Nous nous rendons à Ushua dans la partie la plus profonde du canyon (3 535m). Nous observons les Merganettes des torrents et contemplons avec fascinations les gigantesques cactus qui poussent un peu partout.

Merganette des torrentsLézard

L’après-midi nous faisons nos adieux et reprenons la route en direction de Velinga. Le sentier longe le rio Cotahuasi, traverse des forêts de cactus, des ruines incas et des paysages désertiques. Le soir nous arrivons au chantier de la route qui doit rallier Quechualla au reste du monde. Nous prenons une douche chaude et naturelle dans la baignoire des ouvriers du chantier. Puis après une soupe, nous nous endormons à la belle étoiles.

Forêt de cactus

Le matin nous prenons un combis et regagnons le village de Cotahuasi. Nous reprenons un autre combi toujours bondé et nous nous rendons à Pampamarca. Nous y visitons la forêt de pierre de Huito en compagnie d’un chien noir qui ne nous lâchera pas de la journée. Nous allons également admirer le point de vue sur la cascade d’Oskune.

Forêt de pierre de HuitoCascade d'Oskune

Enfin le lendemain nous repartons à Cotahuasi où nous nous délectons des bains thermaux à 40° avant de prendre le bus pour Arequipa et quitter ce petit bout de paradis perdu au fond des montagnes.

Portrait

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