Medellín, de la violence à la renaissance

En une vingtaine d’heures de bus, nous quittons la moiteur tropicale des Caraïbes et retrouvons la fraicheur des montagnes pour nous plonger dans l’agitation de la seconde plus grande ville de la Colombie, Medellin.

Nous nous retrouvons hébergés dans la maison de Marlene qui vit à une petite demi-heure de bus de la ville. Nous y passons la semaine en compagnie d’autres couchsurfeurs. Deux Argentins, deux Colombiens, un Chilien, un Mexicain et un voisin belge, nous tiendrons compagnie dans une sacrée ambiance.

Los amigos del Couchsurfing

Avant d’aller visiter la ville, nous nous rendons à El Peñol, un impressionnant monolithe de granit haut de 200 mètres et qui surplombe un lac artificiel.
Après avoir gravi les 740 marches jusqu’au sommet, nous profitons d’une vue spectaculaire sur la campagne environnante. Vertigineux !
El peñol
Vue du Peñol
Si le nom de Medellin n’est pas très connu par chez nous, il est cependant lié au plus célèbre trafiquant de drogue de l’histoire, Pablo Escobar. Dans les années 80, Escobar contrôlait environ 80 % des cargaisons de cocaïne à destination des États-Unis. Il instaura un règne d’extrême terreur qui valut à Medellin la triste réputation de la ville la plus dangereuse d’Amérique Latine. Corruption et intimidation étaient monnaie courante, tout comme les attentats et les fusillades. Escobar se rendit responsable de meurtre de trois candidats à la présidence et n’hésita pas à faire abattre un avion pour tuer un seul passager, faisant une centaine de victimes.

Pablo Escobar

Les chiffres donnent le vertige. En 1989 Pablo Escobar est classé septième homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 25 milliards de dollars. À une certaine époque, le cartel de Medellin passait en contrebande plus de 15 tonnes de cocaïne par jour, avec une valeur à la revente de plus d’un demi-milliard de dollars. Il dépensait 2 500 dollars par mois juste pour acheter des bandes de caoutchouc afin d’envelopper les piles de billets. Un des comptables du cartel estime que 10 % des sommes stockées dans les entrepôts furent dévorées par les rats. Autre chiffre sinistre, en 1992 plus de 127 000 morts violentes sont directement liés aux guerres entre cartels. Sa mort lors d’une fusillade en 1993 marqua la fin d’une violente et indescriptible période de terreur.

Mort de Pablo Escobar, Botero

Ces dernières années, Medellin vit une véritable renaissance. Systèmes de transport de pointe et constructions contemporaines ont modernisé la ville de façon significative. Nous partons visiter la bibliothèque España implanté dans l’un des quartiers les plus malfamés de la ville. Ainsi que Las Escaleras, une série d’escalators permettant aux habitants d’un quartier pauvre de rentrer chez eux sans avoir à gravir les ruelles à pic.

Place Botero, Medellin
Barrio, MedellinVendeur de barbe a papa

Malgré tout, Medellin reste une ville de contraste. Et il n’est pas rare de voir à l’ombre des bâtiments modernes des fumeurs de crack habillés de loques, des gamins le nez collé dans un sac plastique où des prostituées à peine sortie de l’adolescence. La pauvreté et la misère s’étalent au grand jour, rendant parfois l’atmosphère peu rassurante.

Botero, Medellin

Autre personnage célèbre de Medellin, Fernando Botero, peintre mondialement connu pour son univers tout en rondeurs, peuplé de personnages et d’animaux corpulents qui sont devenu sa marque de fabrique. Il ne faut surtout pas y voir des « gros », mais des personnages en volume qui rendent hommage à la vie. En plus du musée, on trouve également la place Botero où trône une dizaine des statues du maître.

Botero
Botero

Nous quittons Medellin et nos amis du Couchsurfing pour retourner à Manizales, chez Natalia. Nous y récupérons nos affaires laissées là il y a un peu plus d’un mois et reprenons la route pour nos ultimes semaines de voyage.

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Et pour voir plus de photos en diaporama

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