Février 2015. L’hiver dans les Caraïbes. Entre 30 et 40º journalier sur le thermomètre. Après en avoir tant rêvé, on y est enfin ! Car la Colombie, c’est aussi cela. Des milliers de kilomètres de côtes, moitié dans le Pacifique, moitié dans l’Atlantique. Des paysages de carte postale et des zones quasi-inexplorables. Suite aux festivités du Carnaval, nous descendons le long de la côte, en direction de Carthagène des Indes. Avant de plonger dans l’agitation de la 5e plus grande ville de pays, nous partons sur l’île de Tierrabomba où nous attendent Antonio et sa famille pour un nouveau Couchsurfing.
Un petit quart d’heure de bateau plus tard, nous débarquons sur ce morceau de terre qui fait face à la ville, habité en grande partie par des communautés noires et dans une autre grande partie par des narcotrafiquants. Nous arrivons enfin chez Antonio, d’origine espagnol, Julie, sa femme colombienne et leurs deux enfants Miguel-Angelo et Michaela. Une famille très tranquille, des projets plein la tête, la vie en maillot de bain, la plage à 10m, le soleil quasi toute l’année… On y prend vite goût ! Nous reprenons le bateau deux jours plus tard sous les pleurs de Miguel-Angelo. Dure, dure !
Carthagène des Indes. La clé de voûte du pillage du continent sud-américain par la couronne espagnole. Fondé en 1533 par Pedro de Heredia, Carthagène va s’imposer comme le port principal entre le nouveau monde et le vieux. Le pillage de la région débuta. La première expédition permit la découverte d’un porc-épic en or massif de 60 kg et de huit canards en or de 1,3kg chacun. Les suivantes furent toutes aussi fructueuses. L’or du Pérou chargés sur des galions faisait escale à Carthagène après le passage de l’isthme du Panama. Or et émeraudes étaient acheminées à dos mules pour venir compléter ces fabuleuses cargaisons à destination de l’Europe.
L’esclavage permit également à la ville de se développer, Carthagène ayant reçu le triste privilège d’être un des centres officiels de la traite des esclaves sur le nouveau continent. Les côtes colombiennes sont d’ailleurs très fortement représentées par les descendants des esclaves africains. Et les influences de ces communautés noires se ressentent partout. Cuisine, musique, danse…
La prospérité de la ville et les fortunes des notables attirèrent les convoitises des nombreux pirates et corsaires. La ville, malgré ses remparts et ses nombreuses forteresses fut régulièrement mise à sac, notamment par le célèbre corsaire Anglais, Francis Drake. La ville n’eut de cesse de se fortifier jusqu’à son indépendance en 1821.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Carthagène des Indes est un éblouissant mélange d’architecture coloniale, de maisons peintes de couleurs pastel, de portes ouvrants sur des patios verdoyants. Mais également les très hautes tours blanches en front de mer qui constitue le très moderne quartier de Bocagrande.
Nous avons adoré déambuler sur les remparts de la vieille ville, découvrir le centre haut en couleur, les superbes bâtiments coloniaux, l’ombre rafraîchissante des parcs et ses habitants toujours accueillants. C’est sans aucun doute la ville qui nous aura le plus marqués durant tout notre voyage.
Carthagène, ce sont également quelques plages paradisiaques de sable blanc et d’eau translucide, où nous nous rendons pour camper. Avec en prime de bons coups de soleil pour Alexia et la rencontre avec les oursins venimeux pour Luc. Très douloureux.
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