Nous revoilà à Puno que nous avions quitté quatre mois auparavant. Puno la capitale du folklore Péruvien. Mais nous sommes un peu déçu. La ville n’a rien d’attirante. Une grande rue bondée de restaurants et de boutiques souvenirs sont les seules distractions du lieux. Autant dire qu’on ne reste pas longtemps dans le centre.
Mais si Puno attire, c’est surtout comme porte d’entrée au lac qui nous à tous fait pouffer un jour ou l’autre sur les bancs de l’école. Le bien nommé Titikaka. Destination incontournable au Pérou, les îles du lac sont réputées pour leurs beautés. Et la destination phares sont les iles Uros, les iles en roseaux flottantes où il est possible de passer une nuit chez l’habitant. Nous nous renseignons un peu sur internet, et c’est sans surprise que nous comprenons qu’il s’agit plus d’un Disneyland flottant, que d’une véritable immersion chez l’habitant. Peu importe, nous étions décidés à aller sur l’île d’Amantani. Une île, une vraie, en dur.
Ici encore la majorité des touristes partent en ‘tour » manger et dormir chez l’habitant. Mais l’expérience ne nous tente guère, nous voulions découvrir Amantani en faisant le tour de ses côtes. Nous voilà donc partis de bon matin, des provisions pleins le sac en direction du port de Puno. Nous achetons nos billets et apprenons que le bateau s’arrêtent à Uros. Les fameuses iles flottantes. Aucun bateau ne se rend directement à Amantani.
Après une heure de bateau nous accostons ces étranges formations végétales déjà connu au temps des Incas. Nous ne souhaitons pas descendre, pensant qu’il faudrait payer. Et à notre grande surprise l’accès est gratuit.
Nous avons même une petit explication de la vie sur place par un habitant. Au final nous n’avons pas regrettés cette visite. Marcher sur ces îles faites en Totora, une sorte de jonc, est une expérience unique. On sent le sol qui bouge sous nos pieds et on s’imagine très bien couchés dessus, bercés au grès des vagues. Ici tout est fait avec cette plante. Maisons, embarcations, nourritures (la racine se mange) et évidemment artisanats. Les habitants élèvent entre leurs maisons des Ibis comme on élève des poules sur la terre. Nous quittons l’île sans avoir déboursé un centime, ce que nous pensons être un petit miracle.
Trois longues heures plus tard nous arrivons à Amantani. Nous laissons nos compagnons de bateau à leurs familles respectives et commençons notre chemin. La côte est magnifique. Il est difficile de croire que nous sommes à plus de 3500 m d’altitude. Le bleu de l’eau et le ressac des vagues nous rappel la mer.
Le premier soir nous bivouaquons sur une terrasse qui domine le lac. Nous assistons à un superbe levé de pleine lune sur le lac. Un superbe spectacle.
Le lendemain nous sommes réveillés par le soleil. Nous reprenons notre chemin. Passons par des petits villages oubliés des « tours touristiques ». Nous traversons un petit marché installé directement sur une plage baigné de soleil. Tout est tranquille sur cette île sans chien ni voiture. Nous arrivons en début d’après-midi à notre point de départ, le village de Santa-Rosa. Ce fut vraiment une belle découverte que de faire le tour d’Amantani.
Seul ombre au tableau; la pollution. Encore plus que sur la terre, le problème des déchets est visible. Nous passons plusieurs plages souillées de boîtes de conserves rouillés, de bouteilles en plastiques et autres bris de verres.
Et le tourisme de masse n’arrange rien à la chose. Un moment nous apercevons un bateau au large charger de sac.
Un peu plus loin nous le croisons amarré à un rocher. A son bord un policier et un vieux monsieur décharges les sacs sur une plage, en vident leurs contenus et y mettent le feu. Triste spectacle !
A notre grande surprise nous découvrons une boite en fer de galette de Normandie, bien loin de son pays natal. Sans doute un cadeau offert par des Normands en guise de remerciement.
Le lendemain nous reprenons un bateau et quittons l’île pour Taquile. Une autre île. Passage obligatoire pour rentrer à Puno. Mais ici les touristes sont au rendez-vous. La place principale du village est envahit. Nous ne nous attardons pas et descendons au port d’où le bateau repart.
Nous y attendrons au calme et au soleil le départ. Enfin le soir, après de longues heures de bateau, nous accostons le port de Puno et disons adieux aux belles îles du lac Titikaka.
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