Ayacucho

Située dans une région isolée des hauts plateaux du centre du Pérou, le nom Ayacucho dérive des mots Quechua « aya » (mort ou âme) et « cuchu » (arrière-pays). Cette ville de 150 000 habitants, se trouve dans la région du même nom, au milieu des montagnes comprenant certains sites archéologiques les plus anciens du Pérou.

Dans les rues de la ville nous croisons des femmes portant le costume traditionnel et des cadres péruviens habillés à la dernière mode Occidentale. La ville concentre un grand nombre d’églises, ainsi que des bâtiments coloniaux aux couleurs pastels surmontés de balcon en bois. Nous y passerons une semaine à flâner dans les rues, boire des jus de fruits frais et se remettre de la première turista pour Luc.

Scène de rue

Nous sommes également allés au musée historique régional « Hipolito Unanue » qui présente une collection d’objets liés aux diverses cultures du Pérou et surtout de la région d’Ayacucho. On y trouve de nombreuses céramiques, des bijoux, quelques momies et des maquettes. A la sortie du musée se trouve un jardin botanique. Une grande variété de cactus poussent sur un sol aride, envahit par les criquets et quelques beaux papillons colorées.

MomiePapillon

Ayacucho est une ville très agréable à vivre, animée la journée, on y croise peu de gringos (les blancs), ce qui nous a permis de faire une belle immersion.

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L’histoire d’Ayacucho est fortement liée à celle du Sandero Luminoso (Sentier lumineux), de part son isolement. En effet la première route asphaltée entre la ville et le reste du Pérou date de 1999.
C’est dans les années 80 que le professeur de philosophie, Abimael Guzman lança un mouvement révolutionnaire maoïste visant à renverser l’ordre social par la lutte armée. Durant vingt ans le Sandero Luminoso mena une violente politique, massacrant figures politiques et militants locaux et lançant des attaques contre les commissariats et les universités.
La réaction du gouvernement est sans appel. L’armée est envoyée pour lutter contre la guérilla. Mais les troupes brutales commettrons pillages, viols et autres actes de tortures qui n’apaiserons en rien le Sendero Luminoso. Les paysans par milliers sont pris entre deux feux et se voient obligés de fuir leurs terres.
La situation changea en 1992, quand Guzman fut arrêté et condamné. Depuis les activités du Sandero Luminoso se sont raréfiés, malgré des actes terroristes plus isolés (attaque de bus, attentat contre la police, prise d’otage…) jusqu’à la fin des années 2010. A l’heure actuelle, les membres du Sandero Luminiso concentre principalement leurs activités à la fabrication de cocaïne dans quelques régions reculées de l’Amazonie péruvienne.
En 2003, « la Commission de la vérité et de la réconciliation » rend son rapport final sur le « conflit interne » du Pérou: elle chiffre le bilan des violences à 70 000 morts.
Aujourd’hui l’ombre du Sandero Luminoso à bel et bien disparu et Ayacucho est une ville tranquille, ou le gringo est bien accueilli.

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Los muertes

Le Museo de la Memoria retrace avec sobriété les heures sombres de l’histoire du Pérou, au travers de photographies et témoignages poignants. L’exposition est d’autant plus marquante, que la proximité de ce conflit avec notre époque le rend encore présent dans la mémoire des habitants.
Le musée a été créé par l’Association Nationale de Familles de Séquestrés, de Détenus et de Disparus du Pérou (ANFASEP).

Photographie

Pour aller plus loin dans la compréhension du « conflit interne » au Pérou et de l’ANFASEP, se trouve ci-dessous une copie partielle du guide du musée.
«Cunan punchao rimason ama qunqanapaq»

(«Aujourd’hui nous parlons pour ne jamais oublier»)

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